Le Dogue du Tibet

Impressionnant et assez rassurant, le Dogue du Tibet a un aspect de peluche géante mais qu'en est-il vraiment ? J'ai demandé à Claire Lancelot, qui aime et élève cette race sous l'affixe "des Lions du Nam-Tso" de venir nous parler de sa race de coeur et de nous emmener sur les traces d'un chien méconnu.

Le Dogue du Tibet

Le standard :

DO-KHYI

GROUPE 2

Caractéristiques générales

Le Dogue du Tibet est puissant, lourd, bien construit, doué d’une bonne ossature. Impressionnant ; d’aspect grave et sérieux, il allie la force majestueuse avec la robustesse et la résistance. Apte au travail dans toutes les conditions climatiques. C'est un chien qui se fait lentement, n’atteignant le meilleur de sa forme qu’à l’âge de 2 à 3 ans chez la femelle et au moins 4 ans chez le mâle. Ses yeux sont de dimension moyenne ; de couleur marron dans toutes ses nuances selon la couleur de la robe, le plus foncé étant le mieux. On peut lire de la dignité dans l’expression de son regard. De taille moyenne, ses oreilles sont de forme triangulaire, tombantes. La queue est de longueur moyenne. Attachée haut, dans le prolongement de la ligne du dos ; portée haut, elle s’enroule sur le dos sans former de boucle serrée quand le chien est attentif ou en action. Elle est garnie de poils abondants.

On le qualifie assez souvent de chien indépendant, protecteur, qui commande le respect. Il est très fidèle à sa famille et à son territoire.

La qualité du poil importe plus que la quantité. Le poil est dur, épais ; le poil de couverture n’est pas trop long. A la saison froide, présence d’un sous-poil dense et assez laineux qui devient plutôt clairsemé dans les mois plus chauds. Le poil chez le mâle est sensiblement plus fourni que chez la femelle. Le poil est fin mais dur, droit et ouvert. Il n’est jamais soyeux, bouclé ni ondulé. Le cou et les épaules présentent un poil abondant qui a l’aspect d’une crinière. La queue est touffue, et bien fournie. Les postérieurs sont bien frangés à l’arrière des cuisses.

Le Dogue du Tibet peut revêtir plusieurs couleurs de robe :

- Noir intense, marqué de fauve (« feu ») ou non ;
- bleu, marqué de fauve (« feu ») ou non ;
- doré, d’un fauve intense au rouge soutenu,
- zibeline.

Toutes les couleurs doivent être aussi pures que possible. Les marques fauves (« feu ») vont d’un châtain vif à une couleur plus claire. On admet une étoile blanche sur le poitrail. Les marques fauves (« feu ») apparaissent au-dessus des yeux, à la partie inférieure des membres et à la face inférieure de la queue. Les marques en forme de lunettes autour des yeux sont tolérées.

TAILLE :
Mâle : 66 cm minimum.
Femelle : 61 cm minimum.

Historique

Le Dogue du Tibet (Do-Khyi) est un chien de travail ancestral des bergers nomades de l’Himalaya et un chien de garde traditionnel des monastères tibétains. Il baigne dans la légende depuis sa découverte dans l’antiquité. De la mention qu’en fit Aristote (384-322 av.J.C.) jusqu’aux célèbres récits de Marco-Polo qui alla en Asie en 1271, tous les documents historiques font l’éloge de la force et de l’impression produite par le Dogue du Tibet, à la fois physiquement et mentalement. Même son aboiement a été décrit comme un caractère racial unique et hautement prisé. D’éminents cynologues européens du passé comme Martin et Youatt, Mégnin, Beckmann, Siber, de même que Strebel et de Bylandt ont traité du Dogue du Tibet de manière intensive, fascinés qu’ils étaient par ses origines et par son rôle dans la culture tibétaine. Certains ont même considéré qu’il était à l’origine de tous les grands chiens de montagne et de tous les dogues.

Un des premiers Dogues du Tibet à atteindre les rivages de l’Occident fut un mâle envoyé à la Reine Victoria en 1847 par Lord Hardinge (alors vice-roi des Indes). Plus tard, dans les années 1880, Edouard VII (alors Prince de Galles) ramena deux chiens en Angleterre. Une des premières portées enregistrées naquit en 1878 au zoo de Berlin.

Ses origines :

« Ils ont des mâtins grands comme des ânes, qui chassent les bêtes féroces et le sont eux-mêmes » Voici comment le décrivait Marco Polo, qui voyagea en Asie entre 1271 et 1295, son but étant plus d’impressionner ses compatriotes par des descriptions exagérées que de décrire la réalité.

C’est au 18ème et 19ème siècle que les Anglais nous ont rapporté des descriptions plus réalistes. Etant implantés en Inde, ils avaient envoyé des expéditions militaires dans les pays frontaliers, notamment le Tibet.

Le 1er dogue du Tibet arriva donc en Angleterre en 1830, suivi de près par 2 autres chiens, offerts à la reine Victoria par le vice roi des Indes.

En France, c’est en 1984 que les 1ères portées de dogue du Tibet voient le jour. Elles sont à la base de nombreuses lignées actuelles, de part le monde.

Son caractère :

C’est avant tout un chien de garde et de protection. De nuit comme de jour, même s’il ressemble à un ours endormi, ses sens sont en éveil et tout bruit suspect sera aussitôt signalé par son aboiement grave et profond.

Méfiant envers les étrangers dont il se tiendra à l’écart le temps de les jauger, il est très attaché à sa famille, pour laquelle il est entièrement dévoué, mais il ne sera jamais « pot de colle ». Quelques démonstrations d’amour lui suffisent, pas besoin d’excès.

Très fier et sûr de lui, il demandera un maître à la hauteur, qui le respectera et le comprendra, sans jamais rien céder et encore moins s’énerver. « Si vous n’êtes pas maître de vous-même, comment être maître de moi ?», telle est sa devise.

Le dogue du Tibet n’est pas un chien que l’on éduque à proprement parler. On lui apprend les règles de vie de la maison, les rudiments, mais il est très têtu et fonctionne à l’instinct.

Ses besoins :

Le Dogue du Tibet est un chien très calme et de se fait il ne nécessite pas d’exercice intense au quotidien. Bien sur, les balades sont toujours les bienvenues ! En revanche il aime être dehors. Il a besoin d’un terrain clos.

Il mange peu en comparaison à sa taille (plus ou moins 500 grammes de croquettes par jour), il n’est pas gourmand.

Il se salit peu et n’a presque pas d’odeurs. Il ne bave pas. En revanche, il mue une fois l’année. Une mue impressionnante pendant laquelle un brossage quotidien est nécessaire. En dehors de cette période (printemps/été) nous vous conseillons de le brosser une fois par semaine.

Il adore la neige et ne craint nullement le froid. Il aime peu l’eau, mais cependant, certains aiment nager !

Avec les autres animaux :

Habitué dès son plus jeune âge, il accepte tous les animaux de la maison (chats, chevaux, chèvres, lapins, etc. …)

C’est avec ses congénères que c’est le plus difficile.

Le Dogue du Tibet est un chien dominant. Si vous avez déjà un chien, nous vous conseillons de prendre le sexe opposé. Avoir 2 mâles ou 2 femelles peut être difficile à gérer à quotidien.

Avec les enfants :

N’oubliez pas que chaque dogue du Tibet a sa propre personnalité, hyper protecteur et très territorial.

Il est d’humeur égale, calme et réfléchi, très digne et fidèle à sa propre famille.

Il est très affectueux avec les enfants, il faut aussi prendre soin lorsque des enfants « étrangers » jouent avec les enfants de la famille car le Dogue du Tibet aura l’œil ouvert, même s’ils ont généralement une excellente analyse des situations et qu’ils savent quand ils ont affaire à des enfants, des jeux rudes peuvent être mal compris.

Les dogues du Tibet peuvent également « jouer » avec de très petits enfants, mais leur enthousiasme (sous forme de coups de langue ou en agitant leur queue) peut être écrasant pour un enfant en bas âge.

À vous d’être prudent et d’être TOUJOURS présent quand des enfants sont avec votre Dogue du Tibet.